vendredi 13 novembre 2009

Je reviens

Merveilleux voyage à Barcelone. Gaudi est vraiment à la hauteur. On va surement se revoir. Les Barcelonais sont beaux et agréables à côtoyer. Bref on en redemande......
Mais je reviens à mes vieux démons: différences des perceptions du monde entre les arabes et nous...........


Pakistan : l’inexorable montée du fondamentalisme wahhabite, par Pervez Hoodbhoy (VO)
9 novembre 2009

Loin d’être cantonné aux zones tribales, le fondamentalisme travaille en profondeur la société pakistanaise, avertit l’universitaire Pervez Hoodbhoy, enseignant à Islamabad, qui rapporte qu’un nombre croissant de ses élèves ont adopté le voile et se sont transformées en « silencieuses preneuses de notes », s’abstenant de poser des questions ou de prendre part aux discussions. Les comportements ultra-religieux d’inspiration wahhabite véhiculés par les madrassas se répandent, nous dit-il, dans toute la classe moyenne et les couches défavorisées. « Depuis trente ans, des forces tectoniques éloignent le Pakistan du sous-continent indien, et le rapprochent de la péninsule arabique. » Comme bien souvent, cette évolution a été initiée par le pouvoir, qui croyait trouver ce faisant un moyen de conforter son emprise sur la population. Vingt cinq ans plus tard, le résultat est là : lors des opérations de sauvetage après le tremblement de terre de 2005, des secouristes masculins se sont vu interdire de porter secours à des jeunes filles ensevelies sous les décombres, et sous la pression des islamistes, l’enseignement de la musique doit désormais s’effectuer hors des murs de l’université. « Le futur immédiat ne laisse guère de place à l’espoir. Un nombre croissant de mollahs font l’objet d’une dévotion par les croyants qu’ils ont rassemblés. La pauvreté, les privations, l’absence de justice et les inégalités fournissent le terrain idéal qui permet à ces démagogues de recruter à leur cause. » --- Les bombardements américains répétés sur le sol pakistanais, qui sont autant de bombes incendiaires lancées sur un pays chauffé à blanc où l’anti américanisme spontané nourrit l’islamisme le plus archaïque et radical, sont une folie géostratégique. Considérés comme un outil tactique dans la lutte contre les talibans, ils prennent le risque de faire naître une nouvelle mollarchie, mais cette fois-ci dans un pays nucléarisé de 180 millions d’habitants. Les humiliations répétées subies par l’appareil militaire pakistanais, transformé en supplétif de politiques occidentales qui ne tiennent pas compte de sa vision entièrement structurée par le conflit latent avec l’Inde, pourraient à terme le faire basculer vers le choix de la rupture avec l’occident. Les USA après avoir, avec le brillant résultat que l’on sait, nourri et renforcé l’islamisme radical, d’abord au nom de l’anticommunisme, puis en raison de leurs visées sur les ressources énergétiques de la région, sont une nouvelle fois en train de jouer avec le feu, et l’Europe, décidemment incapable de produire des dirigeants dotés d’une vision géostratégique, lui emboite le pas, frappée de somnambulisme. En 2002, un proche de Rumsfeld avait énuméré à un général Wesley Clark abasourdi la liste des opérations de déstabilisation que le Pentagone envisageait de déclencher après une victoire imaginée rapide en Irak. La réalité a rattrapé ces rêves de toute puissance, mais pas exactement comme l’imaginaient les néoconservateurs. La logique de l’affrontement a aujourd’hui échappé à ses instigateurs et se développe selon son propre élan interne, accompagnée par cette stupéfaction de la pensée que fait naître la violence. Il est encore temps de faire machine arrière. Encore faudrait-il prendre conscience de la séquence dans laquelle nous sommes engagés. Contre Info.

par Pervez Hoodbhoy, Newsline (Pakistan), janvier 2009

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