mercredi 14 janvier 2009

Comment donner un titre à cela?


Traduit par Claire Ulrich· Voir le billet d'origine



Laila El-Haddad [aux Etats-Unis], dont les parents sont à Gaza, écrit sur son blog Raising Yousuf and Noor [en anglais]:

J'ai reçu l'appel si redouté de 21h de mon père. Mon coeur s'est arrêté de battre un instant - les appels tard le soir signifient de mauvaises nouvelles. […] J'apprends que le beau-père de mon cousin a été blessé. Sa maison, dans le nord de Gaza, a été frappée par les forces israéliennes, puis rasée au bulldozer jusqu'au sol. Il a été arrêté, ils lui ont mis un bandeau et l'ont torturé - il a aussi été jeté du haut des escaliers, il s'est cassé plusieurs côtes. Il a du ensuite marcher pendant une heure jusqu'au quartier de Sheikh Ijleen à Gaza-Ville. Sa femme a aussi été forcée de partir au milieu de la nuit, en pyjama, et de marcher seule jusqu'à la ville.

J'ai parlé à mon père jusqu'à ce que les bombardements s'atténuent -une heure plus tard. Parfois, nous ne disions rien du tout. Nous tenions juste le combiné contre nos oreilles respectives et parlions en silence, comme si c'était une technologie inconnue. Comme si je peux le protéger de l'enfer que l'on déchaîne autour de lui pendant ces quelques minutes. Aussi absurde que cela semble, nous nous sentons en sécurité d'une certaine façon : rassurés, parce que si quelque chose arrive, cela arrivera pendant que nous sommes ensemble.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Quelle tristesse ce petit récit…et dire qu’une presque moitié de l’humanité vit ou a vécu ça. Vivre le malheur absolu, et on s’attache à la vie, on vit encore et toujours d’espoir. Comment ne désire t’on pas la mort ? à cause de nos familles, qu’il ne faut pas abandonner ? sans doute. Sinon je vois pas comment on veut vivre, quand on souffre à se point. J’ai l’impression que tout tient dans la solidarité.
Merci Luce
Suzanne